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MySports pourrait fermer son studio de production romand

L’info est publiée sur le site Blick :  la direction de Sunrise aurait annoncé la prochaine fermeture de l’antenne romande de MySports à Rossens. 11 employés pourraient se retrouver sans travail dès la fin de ce mois de juin.

Pour comprendre ce qui se joue, il convient de se rappeler que l’opérateur Sunrise avait créé l’entité de production MySports suite à l’achat des droits de la National League de hockey en 2017. Un contrat qui portait sur cinq saisons et qui a été renouvelé jusqu’en 2027.

Pourquoi en arrive-t-on à une telle décision ? 
Après avoir mis sur la table quelque 33 millions de francs pour acquérir les droits exclusifs du championnat de première division, Sunrise dont le modèle d’affaires repose sur la vente de matches en live, a dû changer de stratégie et a cédé  la diffusion des matches aux chaînes des télévision locales des trois régions linguistiques afin d’atteindre une plus large audience et tenter ainsi de se rapprocher de la pénétration qu’offraient les chaînes publiques.

Mais cette mise à disposition a eu une conséquence inattendue. En effet, tant Léman Bleu, La Télé, TeleTicino que TV 24 (groupe CH Media) qui retransmettent ces matches, par ailleurs filmés par la SSR, ont créé leur propres émissions dirigées par leurs journalistes maison. Dès lors, le studio de Rossens devenait redondant. Une nouvelle fois, la Suisse romande fait office de variable d’ajustement.

Mais la situation pourrait se compliquer si la SSR venaient à renoncer à produire les images pour un sport dont elle ne possède plus les droits de diffusion. Ce qui obligerait Sunrise a mandater une société de production privée pour tourner les images puisque les chaînes locales ne disposent ni du personnel, du matériel et du savoir-faire pour de telles captations avec un tel volume.

Dans le monde entier, les opérateurs mobiles jouent un rôle de plus en plus important en rachetant les droits du sport. Leur but étant de vendre le package soit en pay-per-view, soit en abonnement contraint.  Cette stratégie ne se fait pas au profit du public qui doit débourser toujours plus pour suivre son sport préféré. Le risque est une perte d’audience du sport et par conséquent, une baisse des recettes publicitaires globales.

Les fédérations sportives qui vendent leurs droits aux plus offrants à court terme seraient bien avisées de réfléchir à plus long terme et assurer à leur discipline l’audience la plus large possible. Quant aux clubs qui reçoivent plus d’argent avec la vente des droits à ces opérateurs, ils sont confrontés au risque de perdre des recettes de sponsoring notamment dans les stades qui sont, elles mêmes, dépendantes de la popularité des équipes. Le sport est ainsi devenu un business sans états d’âme qui brasse des sommes de plus en plus folles.

Pourtant n’est-ce pas le baron de Coubertin qui disait… « l’important c’est de participer! »

Victoria Marchand

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